
Né en 1985, Nicolas Nicolini est diplômé de l’École supérieure d’art & de design de Marseille-Méditerranées (ESADMM) où il s’est formé au dessin et à la peinture, devenues depuis ses pratiques de prédilection. Après un séjour à New York et trois années passées à Berlin, l’artiste choisit d’alterner entre Bruxelles et Marseille où il réside désormais et expose.
« A une époque, je photographiais tout ce que je traversais (à pieds, en voiture, en train ou à vélo) afin d’emmagasiner une base de donnée assez consistante. Et puis, tout doucement, la proximité avec ce réel pragmatique a nécessité l’appel d’éléments étrangers, d’une intervention parallèle, de manipuler ce qui nous est donné comme vrai, de se fabriquer un langage que l’on cherche à contrôler ou à échapper (…) Il me semble essentiel que l’humour transpire au sein de mes travaux. Il est délicat de savoir à quel point l’humour peut être critique, insultant ou drôle, et cet aspect indéterminé coïncide avec ma vision de la peinture. Je rêve d’une pratique protéiforme où la retenue et l’attente d’un résultat n’existeraient plus, où le sensible côtoierait des formes plus grossières (…) Depuis l’abandon de la photographie comme esquisse, j’use de la disproportion et d’un rapport d’échelle tronqué afin d’alimenter mes interrogations sur le sort de notre société théâtralisé, où l’aliénation et la duperie généralisée convergent vers l’épuisement de soi. La notion de démesure est le symbole de cette aberration dont tout le monde est conscient, témoin, et souvent coupable »