
Tristan Vyskoc est né le 7 juin 1971 à la Réunion. Il vit à Boulogne.
Il y a toujours un commencement. Je ne sais pas peindre. Un grand-père (René-Marie Castaing), grand prix de Rome, que je n’ai pas connu. Un besoin, un jour, vers 25 ans, de peindre. Une évidence. A l’exception d’une dizaine de cours du soir aux Beaux-Arts avec mon ami François Mendras, je n’ai pas appris. Des débuts chaotiques, faits de tâtonnements, d’hésitations, d’erreurs. Des erreurs qui ont construit mon travail et le construisent chaque jour. Des erreurs importantes qui m’ont fait évoluer et m’ont enrichi. Cela fait 20 ans que je cherche. Et depuis 2 ans, je peins pour raconter une histoire.
Le 11 mai 2011, a surgi un bruit effroyable qui a bouleversé ma vie. Mon univers a basculé…d’un coup à cause d’un acouphène. Jamais je n’avais imaginé qu’un bruit puisse modifier à ce point mon existence. Patiemment j’ai appris la résilience, pour ne pas sombrer.
2012, je résiste…2013, je découvre un palliatif, éphémère, dangereux…je cours, à en perdre la raison...2014, je cours encore…2015, je cours à en perdre la vie. La course de trop…un ultratrail autour du Mont Blanc. L’urgence vitale. Une nuit mystique. La fin d’un cycle. Ne pouvant plus aller à l’atelier, je dessine chez moi sur des petits formats en utilisant pour la première fois de l’encre de Chine. Je découvre la magie du noir. La transposition sur de grandes toiles, avec de l’huile, me plaît et m’ouvre des champs que je n’avais pas imaginés. Mais il faut que j’évacue, la souffrance, les dialyses, la peur du noir, la ligne rouge, la fin, l’après…